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Le briefing politique essentiel du matin.
Par ANTHONY LATTIER
Avec ELISA BERTHOLOMEY, SARAH PAILLOU et ANNE-CHARLOTTE DUSSEAULX
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EN REPRENDRE PLEIN LES JEUX. Grand amateur — à défaut d’être d’acteur — d’exploits sportifs, Playbook peinait, depuis le 11 août, à se remettre de la quinzaine des Jeux olympiques. Ouf, un shot d’émotions sera de nouveau possible dès ce soir : la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques débutera à 20 heures sur les Champs-Elysées et la place de la Concorde — les ” JP” (c’est comme ça qu’on dit) durent eux jusqu’au 8 septembre.
En amont de cette cérémonie, Emmanuel Macron fait ce matin un dernier point sur l’organisation de ces Jeux, notamment sur le dispositif de sécurité, avec, entre autres, Gabriel Attal et Gérald Darmanin.
Très Jolly. Votre infolettre vous souhaite un réveil aussi “festif et politique” que la cérémonie d’ouverture (selon les mots de son directeur artistique Thomas Jolly). Bonjour à tous, nous sommes mercredi 28 août 2024.
DANS LA SALVE D’ATTENTE. Deuxième round des consultations, jour 2 : Laurent Wauquiez, Annie Genevard, et Bruno Retailleau, les boss de la droite, sont attendus à l’Elysée à 11h30. Emmanuel Macron continue d’échanger avec les responsables politiques qu’il a mis dans sa short list (et qui acceptent de le rencontrer) pour dénicher la perle rare : un Premier ministre dont il aurait l’assurance qu’il ne serait pas rapidement renversé.
Conseil de transfuge. Dans le Figaro ce matin, Rachida Dati, la ministre démissionnaire de la Culture, appelle ses amis de LR à discuter avec le chef de l’Etat d’un “pacte gouvernemental” qu’elle juge indispensable. Wauquiez, cité par Le Parisien, assure qu’il défendra une position “indépendante, équilibrée et constructive”. Pas de quoi faire avancer le schmilblick.
Élargir le cercle. Hier ce sont les députés Stéphane Lenormand et Christophe Naegelen du groupe Liot qui ont été reçus les premiers à l’Elysée, ainsi que les figures du camp présidentiel comme François Bayrou (qui a critiqué la méthode du chef de l’Etat) ou encore Edouard Philippe (qui l’a sans doute fait aussi, sans que nous puissions le vérifier). Emmanuel Macron a aussi eu au téléphone Gabriel Attal et Stéphane Séjourné, selon un proche du chef de l’Etat. En revanche, le cellulaire de François Hollande, cité parmi les “personnalités” qui devraient être consultées, n’a pas sonné.
They tried to make me go to cohab’. Si le programme de ces consultations est plutôt léger, c’est que les socialistes, les écologistes et les communistes boudent cette deuxième salve de négociations après qu’Emmanuel Macron a écarté l’option Lucie Castets pour Matignon. La ligne arrêtée lundi par le NFP : ne retourner voir le président que pour parler d’une “cohabitation”. Une position qui suscite depuis lundi soir d’importants remous au Parti socialiste, ceci sous l’oeil impatient du camp présidentiel. “Ce n’est pas encore la faille de San Andreas mais il y a des fissures qui apparaissent”, constatait un poids lourd de la majorité hier soir après les derniers rebondissements internes au PS. Tentons d’y voir plus clair.
LA CENSURE PLUS OU MOINS FACILE. Bureau national agité hier, tribunes dans la presse critiquant la gestion interne du parti, prises de positions divergentes des tenants des motions minoritaires : pas de doute, les socialistes préparent assidûment l’université d’été du parti. Et pour cause : elle démarre demain à Blois.
L’heure est grave : “le parti est au bord de la rupture”, a alerté Hélène Geoffroy sur X hier à l’issue d’une réunion du bureau national du parti. La cheffe de file de la motion la plus opposée à la ligne pro-NFP du premier secrétaire Olivier Faure a annoncé “reprendre totalement [sa] liberté de parole pour dire qu’un autre PS est possible”.
Son désaccord principal, vous l’aurez compris : que le PS ait refusé de retourner à la table des négociations avec Emmanuel Macron. Irresponsable selon Geoffroy qui s’oppose à la ligne “Castets à Matignon sinon rien” et réclame un “abandon du dogme du programme du NFP”. Pour elle, le PS devrait plutôt tenter de peser dans les discussions. Nicolas Mayer-Rossignol, animateur de l’autre courant minoritaire du part, a lui aussi dénoncé “la politique de la chaise vide”. Ce n’est pas la première fois que les deux appellent à couper les ponts avec LFI (on vous en parlait ici et là), mais ils le font de plus en plus bruyamment.
QUESTION D’INTERPRÉTATION. Les choses se tendent au parti, mais qu’en est-il du groupe socialiste à l’Assemblée ? Après tout, ce sont les députés qui ont les cartes en main quant au soutien ou non à un futur gouvernement. Une réunion de rentrée des élus qui s’est tenue hier matin en visio a permis d’y voir un peu plus clair.
Éviter le piège. Elle a été plus consensuelle qu’au parti selon plusieurs participants : les députés étaient globalement d’accord pour poursuivre les discussions à l’Elysée dans le seul cadre du NFP, comme l’a décidé Faure. “Il ne faut pas tomber dans le piège tendu par Emmanuel Macron qui fait un pari cynique : on ne fabrique pas de l’union nationale en divisant les forces politiques”, justifiait au bout du fil Dominique Potier, pourtant pas un fauriste dans l’âme.
Là où ça se corse, c’est sur la question d’une éventuelle censure du prochain gouvernement. La position arrêtée en réunion de groupe nous était résumée ainsi par un participant : “pas de censure automatique du prochain gouvernement”. Les socialistes veulent donc juger sur pièces, contrairement à LFI. En l’occurence, ils veulent savoir si le prochain gouvernement serait dans une “prolongation de la politique du président” ou non. Une position “exprimée à une écrasante majorité” par le parti et par le groupe, a tenu à faire savoir le PS sur X hier soir.
Sauf que les députés ne mettent pas exactement la même chose derrière cette formule. Aux yeux des plus intransigeants, le prochain gouvernement sera nécessairement une prolongation du macronisme, Emmanuel Macron ayant refusé de nommer Lucie Castets. Autrement dit, la censure leur paraît inévitable. Et ce, peu importe le nom du futur PM.
Rejeter leur ex. Ce qui signifierait concrètement, si on les suit, que les députés PS seraient capables de censurer un gouvernement emmené, par exemple, par Bernard Cazeneuve (dont le nom circule pour Matignon) si son programme n’était jugé pas chimiquement pur. Peu importe donc qu’il ait été encarté au PS et ancien ministre de l’Intérieur et Premier ministre sous François Hollande. “Ce qui compte, c’est le fond, pas le casting”, justifiait un socialiste hier.
Parenthèse technique : dans les débats internes au PS, Bernard Cazeneuve est devenu, à son corps défendant sans doute, une sorte de mètre étalon pour mesurer le positionnement des uns et des autres.
Le coupe-roses. De fait, d’autres élus se montrent moins catégoriques. “Il est évident que si le président décide de nommer un PM social-démocrate comme Bernard Cazeneuve, il serait difficile de le censurer”, nous exposait un participant à la réunion d’hier, tout en nous précisant que le nom de l’ex-ministre n’avait pas été évoqué à cette occasion.
Sauce hollandaise. Ce point de vue est évidemment partagé par le camp d’Hélène Geoffroy dont nous parlions plus haut : “Cazeneuve n’est pas un centriste, c’est un homme de gauche quand bien même certains veulent faire croire le contraire”, s’étouffait un conseiller de la maire de Vaulx-en-Velin, laquelle est une proche de François Hollande.
En même temps. L’ancien président redevenu député nous faisait justement savoir que lui défendait “une attitude ferme [vis à vis d’Emmanuel Macron] car ça n’a que trop duré”, mais aussi “responsable car nous sommes les socialistes et nous devons à chaque étape penser aux Français”. De ce que Playbook comprend : Hollande n’aura pas la censure aussi facile que d’autres.
Sur silencieux. Playbook a alors repris des nouvelles de Bernard Cazeneuve. Bien que cité abondamment, y compris par des proches d’Emmanuel Macron, l’intéressé n’avait pas toujours reçu le moindre coup de bigot de l’Elysée hier après-midi. Votre infolettre le rappellera aujourd’hui, sait-on jamais.
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LE TEMPS DU DIVORCE. L’imbroglio politico-juridique qui enquiquine Les Républicains, depuis l’alliance avec le Rassemblement national décidée par Eric Ciotti, pourrait connaître son épilogue samedi. Ce jour-là, à l’occasion de sa rentrée politique à Levens, près de Nice, le toujours-mais-contesté président de LR doit faire des “annonces quant à son avenir dans notre famille”, nous a confié Guilhem Carayon, le chef des jeunes du parti, acquis à la cause du Maralpin. Ciotti aurait-il donc l’intention d’abandonner LR pour se consacrer à son propre parti, “Les Amis d’Eric Ciotti”, qui serait rénové ?
C’est du passif. Carayon, qui plaide pour cette solution, s’y prépare. Playbook a ouï dire qu’il avait déjà prévenu ses proches de sa démission prochaine de ses propres fonctions partisanes, si Ciotti confirme son projet. “La marque LR a tellement de passif politique et financier qu’il faut passer à autre chose ; la plupart de nos candidats et militants y sont favorables”, arguait le jeune militant joint hier.
Les caisses sont vides. Sondé en début de semaine, un collaborateur de Ciotti s’interrogeait aussi : “La question, c’est ‘que vaut encore ce parti’ ? Il est criblé de dettes, les financements publics ne les couvrent plus.”
N’allez pas croire pour autant que cette désertion serait un aveu d’échec. Ciotti considère toujours “être dans son bon droit”, selon le même homme, et que son choix “stratégique” lui permettra de “reconstruire la droite du sol au plafond”. Car il parie notamment sur un nouvel éparpillement façon puzzle dont cette famille politique a le secret, entre ceux enclins à s’acoquiner avec la Macronie et ceux qui seraient plus attirés par les sirènes lepénistes. Quand ? A la faveur de la nomination du nouveau Premier ministre, au moment d’accords aux municipales de 2026, quand la course vers 2027 s’accélèrera… Son conseiller concluait : “Il a le temps pour lui.”
Emmanuel Macron préside à 10h15 une réunion pour faire un point sur l’organisation des Jeux paralympiques, avec Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Amélie Oudéa-Castera, Tony Estanguet, les préfets Laurent Nunez et Marc Guillaume. Il reçoit à l’Elysée avec Brigitte Macron le président allemand Frank-Walter Steinmeier et son épouse Elke Büdenbender à partir de 13 heures pour un déjeuner de travail. Le couple présidentiel accueille par la suite les chefs d’Etat, de gouvernement et d’organisation internationale à 17h15 pour une réception en amont de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, vers laquelle ils se dirigent à 18h45. La cérémonie doit démarrer à 20 heures. Gabriel Attal et une partie du gouvernement démissionnaire y assistent également.
Patrice Vergriete et Fadila Khattabi accueillent la délégation paralympique italienne à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à 8 heures. Catherine Vautrin, Patrice Vergriete et Nicole Belloubet organisent une réunion sur les transports scolaires à 11 heures. Patricia Miralles préside la cérémonie des 80 ans de la Libération de la ville de Toulon à partir de 18 heures.
Le Mouvement Impact France organise sa sixième édition des Universités d’Eté de l’Economie de Demain à Paris. Seront entre autres présents Marine Tondelier, Boris Vallaud, Roland Lescure, ou encore Pascal Canfin.
7h40. TF1 : Aurore Bergé, ministre démissionnaire chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, députée EPR des Yvelines … France 2 : Amélie Oudéa-Castéra, ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques … RTL : Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale … RMC : Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration
7h45. Franceinfo : Laurent Jacobelli, porte-parole du RN … Radio J : Antoine Armand, président EPR de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale.
7h50. France Inter : Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture.
8h10. Europe 1/CNEWS : Manuel Bompard, coordinateur national de LFI.
8h15. France 2 : Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français … Radio Classique : Didier Maus, président émérite de l’association française de droit constitutionnel … RMC : Nacer Zorgani, membre de l’équipe de France de para-judo.
8h20. France Inter : Kamel Daoud, écrivain … RFI : Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français … LCI : Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.
8h30. Franceinfo : Amélie Oudéa-Castéra, ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques … BFMTV/RMC : François Bayrou, président du MoDem … Sud Radio : Arthur Delaporte, député PS du Calvados.
OYEZ OYEZ. Mes collègues de Paris Influence cherchent un journaliste expérimenté pour narrer les coulisses des affaires publiques et désosser la fabrique de la loi. Vous voulez en savoir plus ? C’est par ici.
AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Victor Castanet et Flammarion dégainent un livre déconseillé aux moins de trois ans … La poule aux Jeux d’or pour FranceTV et Eurosport ? … La riposte (pas tout à fait structurée) du Medef au NFP. C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
DANS LE JORF. Amélie Oudéa-Castéra perd ses conseillers Julien Bosdonnat (communication et presse), Marie-Ange Badin (parlement) et Bertrand Nicolle (discours, études et prospective). Elodie Graziani quitte le cabinet de Nicole Belloubet où elle était chargée de la communication digitale.
MÉTÉO. Grand beau temps à Paris. De quoi vous inciter peut-être à copier Anne Hidalgo, qui a retenté hier l’expérience du plouf dans la Seine.
ANNIVERSAIRES : François-Noël Buffet, sénateur LR du Rhône … Sylvie Robert, sénatrice SER d’Ille-et-Vilaine … Corinne Luquiens, membre du Conseil constitutionnel … Soazig de la Moissonnière, photographe de la présidence de la République … Bertrand Petit, ancien député PS du Pas-de-Calais … Dominique Faure, ministre déléguée démissionnaire à la Cohésion des territoires.
PLAYLIST. Zaho de Sagazan reprenant Modern Love de David Bowie (version originale ici).
Un grand merci à: nos éditeurs Matthieu Verrier et Pauline de Saint Remy,Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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